Distraction Intermaxillaire
Pourquoi opérer
Dans un certain nombre de cas la mâchoire supérieure est restée trop étroite lors de la croissance. Cela entraine un mauvais contact entre les dents du haut et du bas et un encombrement dentaire maxillaire. La respiration nasale est souvent réduite également.
Cette intervention chirurgicale consiste à pratiquer des traits de section au niveau du maxillaire supérieur pour pouvoir l’écarter dans le sens transversal et aligner les dents lorsqu’il est trop étroit. L’intervention se fait à partir de l’adolescence lorsque les sutures au niveau de l’os sont soudées et que l’on ne peut pas les ouvrir avec un appareil d’orthodontie.
On peut associer à ce geste l’avulsion des 4 dents de sagesse.
La respiration est améliorée après ce geste.
Comment se déroule l’intervention ?
Avant l’intervention, l’orthodontiste ou le chirurgien met en place un disjoncteur attaché aux dents ou un distracteur implanté dans l’os. C’est un dispositif muni d’un vérin à vis pour écarter les fragments osseux sectionnés. Le distracteur peut être fixé dans l’os pendant l’intervention.
L’opération est pratiquée sous anesthésie générale.
Les incisions sont à l’intérieur de la bouche.
On peut utiliser des plaques coulissantes ou non d’ostéosynthèse en titane (le titane est un matériau utilisé de façon régulière notamment pour les implants dentaires depuis 1968 sans problème particulier depuis).
L’incision est fermée par des points résorbable (qui chuteront en 2 à 4 semaines)
L’hospitalisation durera entre 1 et 3 jours. Lors de l’hospitalisation on vous montrera comment activer l’appareil selon les modalités (nombre fréquence durée) adaptées à votre cas.
Les suites habituelles
Un gonflement est présent, parfois très important. Il est souvent plus important le lendemain de l’intervention. Le dégonflement se fait en 6 semaines environ. Il est amélioré par des vessies de glace ou des plaques de gel réfrigérant.
Des saignements de la bouche sont présents et minimes, y compris des saignements du nez.
La douleur est variable des traitements seront adaptés lors de votre hospitalisation pour votre sortie.
Une ecchymose peut apparaître (c’est-à-dire, un bleu au niveau du visage) qui s’atténue au bout de quinze jours.
Soins recommandés
Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l'opération, certaines précautions doivent être respectées :
L’alimentation doit mixée 15 jours puis molle encore 15 jours. Des compléments alimentaires sont généralement prescrits. Une perte de poids est très fréquente dans les suites.
Des glaçons enrobés dans un linge (pas directement sur la peau) diminuent le gonflement et la douleur
Une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage. Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Un jet hydropulseur peut également être utilisé.
Il faut arrêter absolument le tabac, l’alcool et tous les irritants jusqu’à la fin de la cicatrisation.
Il est recommandé de se reposer et de ne faire aucun effort la semaine suivant l’intervention.
Il ne faut pas se moucher fort pendant un mois. Au début le nez est bouché, des lavages de nez au sérum physiologique seront recommandés.
Les risques opératoires
Tout acte médical, même bien conduit, recèle un risque de complications. En cas de complication, il est préférable de prendre contact avec votre chirurgien.
Il peut s’agir de :
L’infection peut survenir dans les semaines qui suivent, elle est souvent traitée par antibiothérapie en quelques jours, parfois elle peut nécessiter des lavages par solution antiseptique ou drainage ou même l’ablation du matériel d’ostéosynthèse peut-être nécessaire.
Le saignement est souvent minime. Des saignements abondants sont rares au cours de l'intervention et peuvent exceptionnellement nécessiter une transfusion de sang, voire un geste chirurgical complémentaire.
La perte de sensibilité de la lèvre supérieure, et des dents est fréquente après l’intervention. La plupart du temps, la récupération est rapide d’autant plus que le patient est jeune. Au-delà de 18 mois à trois ans, la perte de sensibilité de ces zones est définitive. Une dévitalisation dentaire ou une nouvelle coloration peut apparaitre, elle peut être temporaire du fait d’un hématome intra dentaire ou définitive.
La papille c’est-à-dire la gencive entre deux dents au niveau du trait de section peut se rétracter.
Une communication entre les fosses nasales et le palais peut se former soit spontanément soit avec l’expulsion de fragment osseux. Exceptionnellement, une intervention secondaire de fermeture peut être nécessaire.
Un blocage de l’écartement, une absence ou un retard de consolidation peut obliger à une reprise chirurgicale.
Il peut y avoir un retard de consolidation qui peut nécessiter une reprise chirurgicale avec ostéosynthèse et même greffe osseuse.
Des traits de fracture imprévus lors de la section osseuse peuvent entraîner une durée prolongée de blocage des mâchoires
Un retard ou une absence de consolidation osseuse, souvent favorisés par des facteurs extérieurs (traumatisme…), est très rare et nécessite de réaliser un blocage des mâchoires et parfois une greffe osseuse
Des troubles des articulations des mâchoires peuvent se manifester (ou s’aggraver s’ils sont préexistants) après ce type de chirurgie. Ils sont généralement bénins et s’améliorent le plus souvent spontanément en quelques mois.
Une bride cicatricielle de l’incision endobuccale
A prévoir
Un arrêt de travail de 8 à 15 jours sera prescrit.
Une hospitalisation de 1 à 3 jours post opératoire.
L’activité physique sportive sera interrompue pendant les 3 semaines suivant l’intervention.
D’être en bonne forme physique et psychique avec un poids suffisant. Si vous suivez un régime notamment végétarien ou végétalien, vous devez en informer votre chirurgien, un risque hémorragique est possible malgré des examens biologiques rassurants.
Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédents l’intervention.
L’hygiène dentaire doit être parfaite avant l’intervention (il faut d’ailleurs bien emporter votre brosse à dent souple avec vous et un jet dentaire).
Un bilan radiologique et biologique (prise de sang) est réalisé conformément aux prescriptions.
Le médecin anesthésiste sera vu au moins 48h avant l’intervention.
Il est obligatoire d’être à jeun 6 heures avant l’intervention.
Il est formellement déconseillé de fumer (ou vapoter avec de la nicotine) quinze jours avant l’intervention et trois semaines après. Le tabagisme retarde la cicatrisation, la consolidation osseuse, la vascularisation et favorise l’infection).