Pourquoi opérer
Dans certains cas, la perte de substance entrainée par le retrait de la lésion ne permet pas de fermer directement au risque de traction excessive, de déformation soit elle est totalement impossible.
Plusieurs solutions sont envisageables :
La cicatrisation dirigée
La greffe de peau
Le lambeau local
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention se passe le plus souvent sous anesthésie locale au cabinet. Elle peut également être réalisée sous anesthésie locale avec sédation ou anesthésie générale au bloc opératoire de la clinique. En cas d’anesthésie générale, une consultation avec l’anesthésiste de la clinique est nécessaire.
La cicatrisation dirigée consiste à favoriser et contrôler la cicatrisation spontanée par des pansements et une surveillance stricte. Des pansements seront réalisés généralement par un ou une infirmière. La durée du traitement peut être longue, parfois plusieurs semaines
La greffe de peau : après une période de pansement (qui permet d’obtenir un bourgeonnement suffisant qui sera un lit d’accueil pour la greffe) un prélèvement de peau sera réalisé dans une zone plus discrète et de coloration proche de la zone à greffer (devant l’oreille ou dans le cou). La greffe sera adaptée et suturée sur le site receveur. Un pansement cousu appliquera la greffe pour éviter la constitution d’un hématome sous la greffe qui empêcherait sa prise. La zone donneuse est suturée directement.
Le lambeau local : une zone de peau et tissu de voisinage est prélevé et détourné pour couvrir la perte de substance. Le résultat esthétique est souvent meilleur que celui de la cicatrisation dirigée et de la greffe de peau mais expose au risque de nécrose du lambeau. Certains lambeaux dits pédiculés nécessitent plusieurs interventions.
Les suites habituelles
Les saignements : Le traitement consiste à appliquer une compresse sur la zone opératoire et appuyer sur celle-ci tant que le saignement ne s'est pas arrêté.
La douleur au niveau des zones opérées cède souvent avec des antalgiques et disparaît en quelques jours. Un traitement adapté sera prescrit à votre sortie par votre chirurgien.
L’œdème est fréquent mais très variable. Il augmente pendant 2 jours puis commence à diminuer sur une semaine à 10 jours. L’apposition de glace permet de limiter celui-ci.
Une gêne esthétique et fonctionnelle est aussi possible pendant quelques jours à semaines en fonction de la taille et la localisation de la lésion.
Des ecchymoses peuvent apparaitre autour de la lésion.
Une infection des tissus mous peut subvenir dans les jours qui suivent. Elles doivent être rapidement traitées. Elles peuvent avoir des conséquences esthétiques. Dans certains cas, des petits fils profonds peuvent sortir à travers la cicatrice sans que ce soit une infection.
Les cicatrices évoluent lentement jusqu’à un an post opératoire, une protection solaire et des massages défibrant de la cicatrice seront nécessaires pour obtenir un résultat le plus esthétique possible
Une surveillance clinique sera nécessaire afin de s’assurer de la bonne cicatrisation et de l’absence de récidive.
Soins recommandés
Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l'opération, certaines précautions doivent être respectées :
Des soins de cicatrice seront à réaliser quotidiennement. La cicatrice doit rester hydratée mais sans macération. L’application de vaseline ou d’une crème cicatrisante se fait après nettoyage à l’eau stérile de la cicatrice. Un pansement de couverture n’est pas systématique afin de laisser respirer la peau.
Les fils seront retirés au bout de 7 à 10 jours.
Des glaçons enrobés dans un linge (pas directement sur la peau) diminuent le gonflement et la douleur
Il faut arrêter absolument le tabac, jusqu’à la fin de la cicatrisation de la plaie.
Il faut protéger les cicatrices du soleil (indice 50) pendant au moins un an.
Des auto massages défibrosants et ou des massages par un kinésithérapeute sont nécessaires pour améliorer au maximum les résultats esthétiques.
Les risques opératoires
Tout acte médical, même bien conduit, recèle un risque de complications. En cas de complication, il est préférable de prendre contact avec votre chirurgien.
Il peut s’agir de :
Une reprise pour des corrections esthétiques est possible à plus ou moins long terme. On attend généralement un an avant d’envisager une correction esthétique.
Une récidive est possible avec la nécessité d’une nouvelle intervention chirurgicale. En cas de marge chirurgicale insuffisante une reprise chirurgicale sera recommandée.
Une désunion de la cicatrice ou une nécrose du lambeau (ou de la greffe) est rare mais possible. Cela est favorisé par le tabagisme.
Une infection des tissus mous de la joue (cellulite) peut survenir quelques jours à quelques semaines après l’intervention. Elle cède par un traitement antibiotique adapté local ou général en fonction des cas. Elle peut parfois nécessiter une reprise chirurgicale.
Un hématome peut se constituer et nécessiter de manière exceptionnelle un drainage. Il peut limiter la réussite de la reconstruction.
Des troubles sensitifs : il existe fréquemment des troubles localisés de la sensibilité autour des cicatrices, avec une anesthésie ou des fourmillements. Ces troubles vont s’améliorer avec le temps dans les semaines qui suivent l’intervention.
Un préjudice esthétiques : malgré les efforts de votre chirurgien, la cicatrisation reste un phénomène aléatoire propre à chaque individu et pouvant donner lieu à des cicatrices inesthétiques. Exceptionnellement, les cicatrices peuvent évoluer vers des lésions pseudo tumorales dites chéloïdes, en particulier au niveau des oreilles
Blessure de structure adjacente (nerf, vaisseaux…)
A prévoir
Un arrêt de travail n’est pas systématique : cela dépend de la difficulté de l’intervention et des soins nécessaires dans les suites
Pensez à prendre à l’avance à la pharmacie les traitements prescrits en vue de l’intervention. En fonction de l’intervention un complément peut être prescrit après l’intervention pour les pansements.
En cas d’anesthésie locale, un repas ou petit déjeuner est recommandé
Pour les lésions malignes, une surveillance dermatologique au moins annuelle est indispensable.
Un délai de plusieurs mois (voir jusqu’à 2 ans) est nécessaire pour apprécier l’aspect définitif de la cicatrice.