Ostéotomie du maxillaire et de la mandibule
Pourquoi opérer
L’ostéotomie du maxillaire supérieur et/ou inférieur (mandibule) a pour objectif de repositionner les arcades dentaires en cas de trouble de l’occlusion dentaire.
Les anomalies de l’occlusion dentaire ont des conséquences à court, moyen et long terme qu'il faut connaître car elles justifient l'intervention chirurgicale. En effet, cela peut entraîner:
des risques importants de déchaussement des dents,
une pathologie des articulations des mâchoires (temporomandibulaire) avec des douleurs, des craquements, des claquements, des contractures musculaires
une gêne à l’alimentation ou à l’élocution
un retentissement esthétique en cas d’anomalie importante de position
une difficulté voire une impossibilité de mise en place de prothèse (dentier).
Le syndrome d’apnée du sommeil peut nécessiter une avancée du maxillaire et/ou de la mandibule
Généralement, l’ostéotomie est associée à un traitement orthodontique réalisé avant (en générale 18 mois) et poursuivi après l’intervention (en général 3 à 6 mois) en accord avec l’orthodontiste.
Avant l’intervention :
La motivation et les demandes du ou de la patiente auront été analysées. L’intervention est décidée selon la balance bénéfice/risque. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives si elles existent. En fonction des découvertes per opératoires ou d’une difficulté rencontrée, votre chirurgien pourrait le cas échéant procéder à une autre technique qu’il jugerait plus profitable à votre cas spécifique.
Un set up pré chirurgical doit être réalisé. Un bilan complet sera réaliser avant l’intervention pour :
Déterminer les déplacements des mâchoires nécessaires
Réaliser les photos et moulages
Simuler l’intervention à l’avance
Réaliser des guides de positionnement utiles pendant l’intervention
Une consultation d’anesthésie pré-chirurgicale à la clinique du cap d’or est nécessaire.
Des examens radiologiques peuvent être demandés.
Comment se déroule l’intervention ?
Elle est pratiquée sous anesthésie générale par voie endobuccale (à l’intérieur de la bouche).
Très rarement, une mini incision est pratiquée au niveau de la joue ou sous l’angle de la mâchoire dans un pli du cou pour l’ostéotomie mandibulaire.
L’os est sectionné à la fraise, à la scie oscillante ou au piezotome (scie à ultrasons).
Le maxillaire et la mandibule sont déplacés en fonction du set up pré chirurgical. Lorsque la mandibule et ou le maxillaire sont bien positionnés, la fixation des fragments est effectuée par des plaques en titane, (le titane est un matériau utilisé de façon régulière notamment pour les implants dentaires depuis 1968 sans problème particulier depuis).
Une greffe osseuse autogène ou de matériau artificiel peut-être associée. Un drain au travers de la peau peut être mis en place et sera retiré dans les jours qui suivent l’opération.
Des points de suture sont mis en place dans la bouche. Ils disparaissent en 2 à 4 semaines ou sont ôtés en consultation.
Un blocage de la mâchoire du haut avec celle du bas est souvent réalisé. Les modalités et la durée du blocage seront précisées lors de vos consultations pré opératoires et adaptées à l’intervention et aux suites opératoires.
La consolidation osseuse est obtenue au bout d’environ un mois et demi. Suivant les cas, le matériel d’ostéosynthèse peut être retiré quelques mois après l’intervention.
Les suites habituelles
Un gonflement est présent, parfois très important. Il est souvent plus important le lendemain de l’intervention. Le dégonflement se fait en 6 semaines environ. Il est amélioré par des vessies de glace ou des plaques de gel réfrigérant.
Des saignements de la bouche sont présents et minimes.
La douleur est variable des traitements seront adaptés lors de votre hospitalisation pour votre sortie.
L’alimentation doit être liquide 15 jours puis mixée 15 jours puis molle encore 15 jours. Des compléments alimentaires sont généralement prescrits. Une perte de poids est très fréquente dans les suites.
Un blocage permanent ou intermittentnt entre les deux mâchoires peut-être nécessaire.
L’hygiène buccale doit être parfaite avec des bains de bouche trois fois par jour, surtout un brossage dentaire avec une brosse à dent souple. Un jet hydropulseur est fortement recommandé.
Une ecchymose peut apparaître (c’est-à -dire, un bleu au niveau du visage) qui s’atténue au bout de quinze jours.
Il est recommandé de se reposer et de ne faire aucun effort la semaine suivant l’intervention
La durée prévisible d’hospitalisation est de 4 à 7 jours
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Pour l’ostéotomie de la mandibule :
Elle entraîne des troubles de sensibilité de la lèvre inférieure, du fait du trajet des nerfs dentaires dans la mandibule (sensation d’engourdissement au niveau de la lèvre inférieure, du menton, et des dents mandibulaires). Cette insensibilité peut durer de quelques semaines à quelques mois (parfois jusqu’à 1 an) et récupère spontanément sans traitement particulier.
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Pour l’ostéotomie maxillaire :
Des saignements de la bouche et du nez sont présents et minimes.
Il faut éviter de se moucher pendant trois semaines du fait de la section des sinus qui pourrait donner un passage aérien au niveau des joues et un gonflement spectaculaire.
Les sports aquatiques qui nécessitent une compensation (apnée, plongée-bouteille…) sont déconseillés pendant environ 6 mois le temps que le maxillaire s’ossifie.
Après l’ostéotomie du maxillaire supérieur, la mobilité et la sensibilité de la lèvre supérieure sont parfois diminuées, et le nez peut rester bouché pendant une semaine. Ces troubles vont progressivement s’estomper mais la récupération peut être longue
Soins recommandés
Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l'opération, certaines précautions doivent être respectées :
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L’alimentation doit être liquide 15 jours puis mixée 15 jours puis molle encore 15 jours. Des compléments alimentaires sont généralement prescrits. Une perte de poids est très fréquente dans les suites.
Des glaçons enrobés dans un linge (pas directement sur la peau) diminuent le gonflement et la douleur
Une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage. Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Un jet hydropulseur peut également être utilisé.
Il faut arrêter absolument le tabac, l’alcool et tous les irritants jusqu’à la fin de la cicatrisation.
Il est recommandé de se reposer et de ne faire aucun effort la semaine suivant l’intervention.
Les risques opératoires
Tout acte médical, même bien conduit, recèle un risque de complications. En cas de complication, il est préférable de prendre contact avec votre chirurgien.
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Il peut s’agir de :
L’infection peut survenir dans les semaines qui suivent, elle est souvent traitée par antibiothérapie en quelques jours, parfois elle peut nécessiter des lavages par solution antiseptique ou drainage ou même l’ablation du matériel d’ostéosynthèse peut-être nécessaire.
Le saignement est souvent minime. Des saignements abondants sont rares au cours de l'intervention et peuvent exceptionnellement nécessiter une transfusion de sang, voire un geste chirurgical complémentaire.
La perte de sensibilité des lèvres, du menton et des dents est fréquente après l’intervention. L’atteinte de la sensibilité de la langue est plus rarement décrite. La plupart du temps, la récupération est rapide d’autant plus que le patient est jeune. Au-delà de 18 mois à trois ans, la perte de sensibilité de ces zones est définitive. En cas d’ostéotomie bimaxillaire, cette perte de sensibilité est très rare au niveau du maxillaire, beaucoup plus fréquente au niveau mandibulaire.
Une dévitalisation dentaire ou une nouvelle coloration peut apparaitre, elle peut être temporaire du fait d’un hématome intra dentaire ou définitive.
La modification morphologique peut avoir un retentissement psychologique.
Le geste chirurgical peut présenter des contraintes, ceci oblige à une reprise opératoire avec l’utilisation de plaques et de vis complémentaires.
Il peut y avoir un retard de consolidation qui peut nécessiter une reprise chirurgicale avec ostéosynthèse et même greffe osseuse.
Des traits de fracture imprévus lors de la section osseuse peuvent entraîner une durée prolongée de blocage des mâchoires
Un retard ou une absence de consolidation osseuse, souvent favorisés par des facteurs extérieurs (traumatisme…), est très rare et nécessite de réaliser à nouveau un blocage des mâchoires et parfois une greffe osseuse
Des anomalies de positionnement des dents peuvent être constatées plus ou moins tardivement. Si elles sont minimes, elles sont corrigées par le traitement orthodontique post-opératoire qu’il faut alors prolonger. Dans les cas exceptionnels où elles sont importantes, elles peuvent justifier une ré-intervention
Des troubles des articulations des mâchoires peuvent se manifester (ou s’aggraver s’ils sont préexistants) après ce type de chirurgie. Ils sont généralement bénins et s’améliorent le plus souvent spontanément en quelques mois.
Une bride cicatricielle de l’incision endobuccale
La survenue de la perte de la vision d’un œil a été décrite
A prévoir
Un arrêt de travail de 15 jours à un mois en fonction des interventions sera prescrit.
Une hospitalisation de 3 à 7 jours post opératoire.
L’activité physique sportive sera interrompue pendant les 6 semaines suivant l’intervention.
D’être en bonne forme physique et psychique avec un poids suffisant. Si vous suivez un régime notamment végétarien ou végétalien, vous devez en informer votre chirurgien, un risque hémorragique est possible malgré des examens biologiques rassurants.
Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédents l’intervention.