Pourquoi opérer
Les lésions au niveau du visage sont très fréquentes et de nature multiples car elles sont souvent favorisées par le soleil.
Elles peuvent être bénignes (grains de beauté ou nævi, lentigos…) ou malignes (carcinomes baso-cellulaires, carcinomes spino-cellulaires, mélanomes…). Dans la plupart des cas, ces lésions seront diagnostiquées par votre dermatologue qui aura éventuellement pratiqué une biopsie et vous adressera pour l’exérèse (retrait chirurgical de cette lésion)
Pour les lésions bénignes, trois situations peuvent motiver leur exérèse :
A titre préventif : car elles présentent un risque de dégénérescence (certains grains de beauté) en lésion cancéreuse ou de surinfection (kyste épidermique).
A but fonctionnel : lésions gênantes comme sur les paupières ou entrainant des frottements et des irritations.
A but purement esthétique : s’il n’y a pas d’indication médicale, l’exérèse est possible mais elle n’est pas remboursée par la sécurité sociale
Pour les lésions malignes, leur exérèse est toujours indispensable. Il faut également une marge saine supplémentaire autour de la lésion (appelée marge de sécurité) pour diminuer au maximum le risque de récidive. L’exérèse est donc toujours plus large que la lésion en elle-même.
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention se passe le plus souvent sous anesthésie locale au cabinet. Elle peut également être réalisée sous anesthésie locale avec sédation ou anesthésie générale au bloc opératoire de la clinique. En cas d’anesthésie générale, une consultation avec l’anesthésiste de la clinique est nécessaire.
Dans la plupart des cas, la lésion est retirée et fermée directement ou avec un lambeau local.
Certaines lésions, notamment les carcinomes avec des localisations difficiles nécessitent une intervention en 2 temps avec une semaine à 10 jours d’intervalle.
La première intervention permet de retirer la lésion. Des pansements seront réalisés par une infirmière en attendant la fermeture. La pièce retirée est envoyée en analyse anatomopathologique ce qui permet de s’assurer que la totalité de la lésion est bien enlevée avec des marges suffisantes.
Le deuxième temps opératoire est un temps de reconstruction : par une greffe de peau ou un lambeau local (on utilise la peau et les tissus du voisinage).
Les suites habituelles
Les saignements : Le traitement consiste à appliquer une compresse sur la zone opératoire et appuyer sur celle-ci tant que le saignement ne s'est pas arrêté.
La douleur au niveau des zones opérées cède souvent avec des antalgiques et disparaît en quelques jours. Un traitement adapté sera prescrit à votre sortie par votre chirurgien.
L’œdème est fréquent mais très variable. Il augmente pendant 2 jours puis commence à diminuer sur une semaine à 10 jours. L’apposition de glace permet de limiter celui-ci.
Une gêne esthétique et fonctionnelle est aussi possible pendant quelques jours à semaines en fonction de la taille et la localisation de la lésion.
Des ecchymoses peuvent apparaitre autour de la lésion.
Une infection des tissus mous peut subvenir dans les jours qui suivent. Elles doivent être rapidement traitées. Elles peuvent avoir des conséquences esthétiques. Dans certains cas, des petits fils profonds peuvent sortir à travers la cicatrice sans que ce soit une infection.
Les cicatrices évoluent lentement jusqu’à un an post opératoire, une protection solaire et des massages défibrant de la cicatrice seront nécessaires pour obtenir un résultat le plus esthétique possible
Une surveillance clinique sera nécessaire afin de s’assurer de la bonne cicatrisation et de l’absence de récidive.
Soins recommandés
Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l'opération, certaines précautions doivent être respectées :
Des soins de cicatrice seront à réaliser quotidiennement. La cicatrice doit rester hydratée mais sans macération. L’application de vaseline ou d’une crème cicatrisante se fait après nettoyage à l’eau stérile de la cicatrice. Un pansement de couverture n’est pas systématique afin de laisser respirer la peau.
Les fils seront retirés au bout de 7 à 10 jours.
Des glaçons enrobés dans un linge (pas directement sur la peau) diminuent le gonflement et la douleur
Il faut arrêter absolument le tabac, jusqu’à la fin de la cicatrisation de la plaie.
Il faut protéger les cicatrices du soleil (indice 50) pendant au moins un an.
Des auto massages défibrosants et ou des massages par un kinésithérapeute sont nécessaires pour améliorer au maximum les résultats esthétiques.
Les risques opératoires
Tout acte médical, même bien conduit, recèle un risque de complications. En cas de complication, il est préférable de prendre contact avec votre chirurgien.
Il peut s’agir de :
Une récidive est possible avec la nécessité d’une nouvelle intervention chirurgicale. En cas de marge chirurgicale insuffisante une reprise chirurgicale sera recommandée.
Une désunion de la cicatrice ou une nécrose du lambeau (ou de la greffe) est rare mais possible. Cela est favorisé par le tabagisme.
Une infection des tissus mous de la joue (cellulite) peut survenir quelques jours à quelques semaines après l’intervention. Elle cède par un traitement antibiotique adapté local ou général en fonction des cas. Elle peut parfois nécessiter une reprise chirurgicale.
Un hématome peut se constituer et nécessiter un drainage.
Des troubles sensitifs : il existe fréquemment des troubles localisés de la sensibilité autour des cicatrices, avec une anesthésie ou des fourmillements. Ces troubles vont s’améliorer avec le temps dans les semaines qui suivent l’intervention.
Un préjudice esthétiques : malgré les efforts de votre chirurgien, la cicatrisation reste un phénomène aléatoire propre à chaque individu et pouvant donner lieu à des cicatrices inesthétiques. Exceptionnellement, les cicatrices peuvent évoluer vers des lésions pseudo tumorales dites chéloïdes, en particulier au niveau des oreilles
Blessure de structure adjacente (nerf, vaisseaux…)
A prévoir
Un arrêt de travail n’est pas systématique : cela dépend de la difficulté de l’intervention et des soins nécessaires dans les suites
Pensez à prendre à l’avance à la pharmacie les traitements prescrits en vue de l’intervention. En fonction de l’intervention un complément peut être prescrit après l’intervention pour les pansements.
En cas d’anesthésie locale, un repas ou petit déjeuner est recommandé
Pour les lésions malignes, une surveillance dermatologique au moins annuelle est indispensable.
Un délai de plusieurs mois (voir jusqu’à 2 ans) est nécessaire pour apprécier l’aspect définitif de la cicatrice.