Avulsion dentaire unique ou multiple
Pourquoi opérer
Les avulsions dentaires sont indiquées dans de multiples situations.
Lorsque la ou les dents constituent un risque infectieux et ne peuvent bénéficier d’un traitement conservateur.
En prévision d’un traitement par immunosuppresseur, d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie cervico-faciale ou certaines pathologies médicales.
En vue d’une réhabilitation prothétique globale ou d’un projet orthodontique
En cas d’encombrement dentaire important
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention se passe généralement sous anesthésie locale au cabinet ou plus rarement sous anesthésie générale en ambulatoire. En cas d’anesthésie générale, une consultation avec l’anesthésiste de la clinique est nécessaire.
Lorsque les dents sont sorties elles sont retirées avec des instruments adaptés (pinces). Lorsque les dents sont incluses dans l’os, il faut inciser la gencive puis éventuellement fraiser l’os. Parfois, il est nécessaire de sectionner la dent avant de l’extraire. La fermeture se fait si besoin à l’aide de fils résorbables qui disparaîtront spontanément. La perte précoce des fils n’a pas de conséquences sur les suites opératoires.
Les suites habituelles
Les saignements : Il est fréquent qu'un petit saignement persiste pendant quelques heures à une nuit suivant l'intervention. Le traitement consiste à appliquer une compresse sur la zone de l'extraction et mordre sur celle-ci tant que le saignement ne s'est pas arrêté. Afin de ne pas évacuer le caillot sanguin qui s'est formé dans l'alvéole, les bains de bouche qui vous seront prescrits doivent être fait avec délicatesse pendant les premières 24 heures et avec de l’eau froide.
La douleur au niveau des zones opérées est plus fréquente en bas qu’en haut. Elle cède souvent avec des antalgiques et disparaît en quelques jours. Un traitement adapté sera prescrit à votre sortie par votre chirurgien.
L’œdème (gonflement des joues) est fréquent mais très variable, surtout chez l’adolescent. Il augmente pendant 2 jours puis commence à diminuer sur une semaine à 10 jours. L’apposition de glace permet de limiter celui-ci.
Une limitation de l'ouverture buccale est possible pendant quelques jours.
Une gêne esthétique et fonctionnelle est aussi possible pendant quelques jours.
Soins recommandés
Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l'opération, certaines précautions doivent être respectées :
l’alimentation doit être molle, tiède ou froide. Il faut éviter une nourriture trop chaude, trop épicée ou trop acide, comme les jus d’orange.
Des glaçons enrobés dans un linge (pas directement sur la peau) diminuent le gonflement et la douleur
Une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage. Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Un jet hydropulseur peut également être utilisé.
Il faut arrêter absolument le tabac, l’alcool et tous les irritants jusqu’à la fin de la cicatrisation de la plaie.
Les risques opératoires
Tout acte médical, même bien conduit, recèle un risque de complications. En cas de complication, il est préférable de prendre contact avec votre chirurgien.
Il peut s’agir de :
Lésion d’une dent adjacente (perte d’un amalgame, lésion d’une couronne, d’une restauration d’un bridge ou parfois mobilisation et nécrose).
Une diminution ou une perte de la sensibilité de la lèvre inférieure car le nerf alvéolaire inférieur chemine à l’intérieur de la mandibule en passant sous les racines des dents. Lorsqu’il est au contact des racines dentaires il peut être lésé entraînant une perte de la sensibilité de la lèvre inférieure du côté atteint, temporaire ou exceptionnellement définitive.
Une perte de la sensibilité de la langue du côté de la lésion car le nerf lingual est situé à proximité de la partie interne de la mandibule. Cette perte de sensibilité est le plus souvent temporaire (quelques jours à quelques semaines) ou exceptionnellement permanente.
Une infection des tissus mous de la joue (cellulite) peut survenir quelques jours à quelques semaines après l’extraction. Elle cède par un traitement antibiotique adapté.
Une alvéolite : infection de l’alvéole dentaire (orifice laissé libre après l’extraction) qui survient de quelques jours à 3 semaines après. Elle entraîne des douleurs surtout nocturnes importantes et nécessite des soins locaux sous anesthésie locale.
Une fracture de l’angle de la mâchoire (exceptionnel) qui peut nécessiter de bloquer la mâchoire en position fermée pendant quelques semaines ou de mettre des plaques et des vis.
Une névralgie qui est une douleur vive et très gênante secondaire à l’atteinte d'un nerf alvéolaire inférieur ou lingual. Ces douleurs, dont le traitement est difficile, sont heureusement très exceptionnelles.
Une communication entre le sinus maxillaire et la bouche pour les dents supérieures, elle se ferme spontanément en 15 jours à 3 semaines. Une persistance au-delà justifie un traitement chirurgical adapté.
Blessure accidentelle de la muqueuse ou d’autres organes par les instruments chirurgicaux.
Des hématomes peuvent apparaitre dans les suites opératoires. Un drainage de celui-ci reste exceptionnel.
Dans certains cas malgré le contrôle de l’intégrité des racines per opératoire, il peut persister un débris radiculaire qui peut nécessiter une seconde intervention chirurgicale.
Il n’est pas rare que la dent à retirer se brise en petits morceaux lors d’une intervention sans que cela soit une complication.
L’anesthésie locale est généralement très efficace pour opérer. Vous ne devez normalement pas sentir de douleur. En revanche il est normal de sentir ce qui se passe : pressions vibrations... Ne pas hésiter à prévenir le chirurgien en cas de douleur per opératoire. Dans un faible nombre de cas, l’anesthésie locale ne permet pas de calmer complètement la douleur (notamment en cas d’infection active). Cela nécessite parfois un report de l’intervention pour la réaliser dans de meilleures conditions.
Il existe une résorption osseuse post avulsion et un remodelage. Le capital osseux est préservé au maximum au cours de l’intervention. Pour certaines situations et notamment en cas de projet implantaire un comblement alvéolaire peut être discuté pour limiter encore ce phénomène. Dans d’autres cas et notamment en cas d’avulsions multiples, une partie de l'os alvéolaire peut mal ou pas suffisamment ou rapidement se remodeler. Dans ces cas, une ou plusieurs "spicules osseuses" (pointe d’os) peuvent léser la muqueuse, entrainer des douleurs, un défaut de cicatrisation ou même empêcher temporairement la mise en place d’une prothèse dentaire. Parfois cela rentre dans l’ordre seul mais dans certaines situations une intervention chirurgicale pour remodeler l’os alvéolaire peut-être nécessaire.
A prévoir
Un arrêt de travail n’est pas systématique : cela dépend de la difficulté de l’intervention et du nombre de dents à extraire.
Il est primordial d’envisager le projet de prothèse dentaire ou d’implant avant l’avulsion dentaire. L’idéal est de remplacer la dent dans l’année qui suit l’avulsion.
Prenez avec vous les radiographies
Pensez à prendre à l’avance à la pharmacie les traitements prescrit en vue de l’intervention
En cas d’anesthésie locale, un repas ou petit déjeuner est recommandé